Étiquette : Ombres
Paris intemporel ou presque – par Laurent DUFOUR
Extrait de la préface de Marc-Olivier SOUDER Paris ; la plus belle ville du monde, pas parce que les Français le disent, mais parce que ses visiteurs venus de l’étranger le pensent. En ébullition permanente, cette ville fascine et passionne, alors on l’aborde sous tous les angles… et c’est sous l’angle du terrain de jeu que Laurent, né et vivant à Paris a choisi de montrer sa ville et ses habitants. Sujet de prédilection pour les artistes du monde entier, les photographes conservent un attachement particulier à Paris car l’Histoire de la Photographie y est profondément ancrée. Des prémices à sa découverte, des précurseurs aux pionniers, un courant humaniste dans la lignée des Lumières a vu le Parlement acquérir les droits de cette invention au nom de la France pour l’offrir au monde. Le 15 Juin 1839, au cours d’une séance de la Chambre des députés devenue historique, la Photographie est intronisée dans un élan d’enthousiasme généré par son potentiel extraordinaire. Laurent a choisi les parisiens et les parisiennes, se jouant des marqueurs de notre vie actuelle pour faire jaillir une image qui aurai pu être prise à une autre époque. On dit que Paris sera toujours Paris, les hommes et le temps passent mais la géométrie et l’énergie de la Capitale demeure. Cet aura nous rappelle à quel point l’homme est petit par sa taille et puisqu’il n’est que de passage, Laurent le place au centre. Le questionnement existentiel de l’âme humaine reste ; qu’avons-nous fait de ce qui nous a été légué et quels choix faisons nous aujourd’hui pour l’avenir ? Parfois dans notre quotidien, les réponses apparaissent, sans réfléchir, sans y penser, comme une évidence. Le plaisir simple d’un rayon de soleil, un instant d’harmonie, de partage, de vivre-ensemble ; ressentir et apprécier ces moments là, c’est certainement un bon début. Merci Laurent de nous en avoir montré quelques-uns ; d’autres suivront, ça c’est sûr !
Paris, côté jardins – par le Collectif
Paris est considérée depuis longtemps comme l’une des plus belles villes au monde. Son architecture, sa richesse culturelle font d’elle une capitale incontournable. Elle a toujours été la source d’inspiration de nombreux artistes, que ce soit dans l’art cinématographique, la littérature ou encore dans la photographie. Cette ville a la particularité de posséder plusieurs magnifiques parcs et jardins. Certains sont restés plutôt vierges et sauvages (à l’anglaise), quant aux autres, ils portent la signature typique des jardins à la française connus pour leur structure impeccable et leur harmonie parfaite. Ces arbres taillés en carré, ces larges allées en terre sablée et ces grands bassins pourvus de fontaines en pierre font leur charme et leur réputation. Ils sont également une grande source de culture : certains jardins accueillent régulièrement des expositions, des concerts ou débouchent sur un musée par exemple. Ils ont leur histoire propre qui constitue l’histoire de Paris. Mais au-delà de leur beauté, ces jardins ont aussi une fonction salvatrice. En effet, la pollution de l’air de plus en plus répandue dans la ville a fait de ces parcs verdoyants les poumons de Paris. On sait que la plantation d’arbres est nécessaire pour réguler l’excès de CO₂ rejetés par les innombrables véhicules. Ils sont donc essentiels à la vie de Paris mais aussi et surtout au bien-être des parisiens. Car oui, que seraient les jardins parisiens sans les parisiens ! Le stress citadin, les nuisances sonores sont partout et leur font perdre la notion du temps. Toujours pressés et pris dans le tourbillon de la foule, ils n’ont jamais le temps de prendre leur temps. Entrer dans un de ces jardins c’est comme faire une pause avec le temps et la ville. Le bruit des voitures se dissipe, laissant place aux rires des enfants et au chant des oiseaux. N’est-il pas délicieux de flâner des heures au milieu des arbres, de la verdure et de l’eau qui coule des fontaines ? Se poser sur un banc avec un bon livre, s’allonger dans l’herbe sous les doux rayons du soleil, se promener en amoureux ou en famille sont des choses fondamentalement importantes à la vie que l’on oublie trop souvent. Même aux saisons les plus froides, recouverts de neige ou de feuilles rouges, vertes et jaunes, ils préservent toute leur beauté et leur intérêt. Les jardins à Paris – Violette Laval |
Petit carnet d’une vie parisienne – par Laurent DUFOUR
Photographe aux multiples facettes, Laurent Dufour nous offre sa vision de Paris, sa vision de tous les jours. Il a choisi de réunir une sélection des photos prises au fil du temps sans idée préconçue, dans les rues de Paris, lors de ses nombreuses billebaudes. Maîtrisant parfaitement la technique il sait s’en défaire et l’oublier pour se concentrer sur son sujet.
L’oeil affûté, ses compositions associées à un traitement noir et blanc font mouche. Au travers de ces photos vous pourrez retrouver ou découvrir l’âme enfantine et enjouée de Laurent Dufour, un photographe généreux que l’on gagne à croiser sur sa route…
Nicolas Guillemant
Tout est parti d’une citation de Raymond DEPARDON : « Ce livre tout le monde peut le faire, il suffit de photographier sa vie ». Bon sang ! Mais c’est une évidence, et durant la première partie de mon existence, je n’y avais jamais songé ! , trouvant mon quotidien citadin insignifiant, triste, gris. Pourtant, pour rien au monde, je ne l’aurais échangé et l’échangerais. Car c’est à Paris que je suis né, voici quarante et un ans. J’y ai vécu mon enfance, mon adolescence, et maintenant ma vie d’adulte. Je suis parisien, issu d’une longue lignée de parisiens, alors forcément, pas la peine pour moi de penser à autre chose. Ma ville, cette ville, c’est Paris, la Seine est mon sang, ce fleuve coule dans mes veines, et le métro, mon sytème nerveux, que ferais-je sans lui ?
Cette constatation me paraissait maintenant inévitable et pourtant pas si simple que cela à réaliser, car comment photographier sa vie, et quelle peut en être la signification ?
Je m’évertue depuis bientôt cinq ans à partir le matin avec un appareil photo en poche ou dans mon sac. Peu importe qu’il soit numérique ou argentique, reflex ou compact. L’important est de l’emmener avec moi, qu’il soit toujours à portée de main pour saisir un instant de cette vie parisienne.
Car c’est toujours dans les moments les plus anodins que le plus improbable se produit.
Mais pas seulement cela, car parfois la contemplation me guette, et je ne la fuis pas, je la fais mienne. Je me mets dans la peau de celui qui découvre. Je déambule dans les rues avec ardeur, à pied, à vélo, en taxi, en métro, en bus, et j’atterris souvent dans des lieux auxquels je ne m’attends pas.
Vous trouverez donc dans ce recueil de photographies, le quotidien d’un homme qui ne traque pas la belle image, mais qui capture le temps, celui qui nous échappe à tous. Etant un fervent admirateur des photographes du courant « humaniste », je vous propose dans ce livre des images de la vie quotidienne à Paris. Celle qui nous file entre les doigts. Ces petits moments, que nous regrettons amèrement quelques années plus tard, une fois qu’ils sont passés et dont nous n’avons pas saisi l’importance au moment même où ils se déroulaient devant nos yeux.
Dans cette optique, tous les moments sont bons à capter. Tout est prétexte à une vie riche en rencontres, en lieux de villégiature. De troquets en bistrots, de cinémas en musées, d’un bus à un autre, d’un marché à un jardin, d’une rue bruyante à un lieu de solitude, où le calme règne, loin de ces grandes artères. C’est cette vie là que je veux vous montrer à travers les photographies ici réunies.
Nul besoin d’aller chercher un soleil lointain. La grisaille parisienne me convient très bien, et le noir et blanc s’y prête à merveille.
Point de violence, point de misère dans mes photographies vous n’en trouverez pas. C’est une autre vision de Paris que je vous propose, certes aseptisée pour certains, mais les journaux télévisés, les grands quotidiens, regorgent de faits divers. Je ne suis pas là pour cela. Je laisse cette tâche à d’autres photographes qui en ont fait leur spécialité.
Je veux vous montrer que la rue est un théâtre de boulevard, animé, désinvolte, dont le metteur en scène serait le photographe. De temps à autre, je m’exerce également à la photographie de portraits de rue, art bien difficile en vérité. Je vous en livre ici quelques clichés, glanés au fil de mes errances parisiennes.
Mais, ce que j’aime particulièrement ce sont les portraits spontanés. Ceux pris sur le vif, car je cherche l’« instant décisif », celui qui réunit à la fois tous les éléments (sujet, lieu, lumière, attitude, émotion) et qui me permettra de tenter d’obtenir la « Bonne» photo.
Comme nombre de photographes, je suis un arpenteur de rue, et je parcours Paris, comme on circulerait au milieu d’un théâtre permanent dont je suis moi-même un des acteurs.
Raymond Depardon, Willy Ronis, Elliott Erwitt, Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, sont mes guides en matière de photographie noir et blanc.
Que dire d’autre, si ce n’est que j’apprends tous les jours, de ces maîtres de la photographie humaniste. J’essaye de m’imprégner de ce courant de pensée pour vous retranscrire ma vie telle que je la vois au travers du viseur d’un appareil photographique.
Les photographies de ce carnet ont été prises sur une période très courte de 2007 à 2011 et uniquement dans Paris et sa proche banlieue.